Le vendredi 4 avril, la paroisse Saint Jean-Paul II a accueilli une soirée de carême, rythmée par la prière, le partage et la réflexion.
Après une messe célébrée à l’église Saint-Grégoire, les participants ont partagé un repas frugal, rappelant la simplicité et la solidarité au cœur du carême. La soirée s’est poursuivie par un exposé sur GRAVE, une association tchadienne engagée dans le dialogue interreligieux, soutenue par le CCFD-Terre Solidaire.
Un héritage local et universel
L’exposé principal a mis en lumière la pensée du Père Louis-Joseph Lebret (1897-1966), originaire de Minihic-sur-Rance, dont les racines bretonnes ont nourri son engagement pour une économie humaine et solidaire. Son action, d’abord tournée vers les travailleurs maritimes, s’est élargie à une réflexion globale sur le développement, influençant profondément la doctrine sociale de l’Église. Son travail a contribué à l’encyclique Populorum Progressio, pierre angulaire de la pensée chrétienne sur la justice sociale et l’économie au service de l’humain.
Une foi au cœur de l’engagement
Toute cette pensée du Père Louis-Joseph Lebret était nourrie par sa relation intime avec Dieu. Il exprimait cette foi profonde dans une prière qui témoigne de son amour inconditionnel pour les plus démunis :
Mon Dieu, je crois avoir beaucoup aimé en Toi sur mon chemin. Enfant, j’aimais cette pauvre voisine qui n’avait pas de vêtements pour aller la Messe. J’ai aimé les trois ivrognes de mon petit village. J’ai aimé les mendiants qui portaient leur besace de maison en maison, en quête de pain. J’ai aimé les camarades de chambre qui couraient les filles. J’ai aimé les dockers de Port Saïd qui embarquaient le charbon sur notre bateau. J’ai aimé les Allemands dont nous venions de couler le navire. J’ai aimé les pêcheurs ruinés par la mécanisation et la crise mondiale. J’ai aimé les habitants des taudis de Marseille chez qui le Père nous conduisait. J’ai aimé les Noirs des favellas de Rio, les Chiliens qui vivaient dans des grottes. J’ai aimé les Vietnamiens qui fuyaient pour leur foi. J’ai aimé les Hindous couchant sur le trottoir, les jambes comme des fils et les mourants de Calcutta. J’ai aimé tant de malheureux que je ne puis me souvenir de tous. Mon Dieu, j’ai fort peu fait pour tous ces hommes aimés en Toi, aimés pour tous ce qu’il y a avait en eux de valeurs et d’attente. Ainsi soit-il.
Ses paroles reflètent l’élan spirituel qui l’a guidé tout au long de sa vie, plaçant chaque être humain au centre de ses préoccupations et inspirant les principes de la doctrine sociale de l’Église.
Un message toujours d’actualité
Par sa vision d’une économie respectueuse de la dignité humaine, il demeure une source d’inspiration pour celles et ceux qui œuvrent en faveur d’un monde plus juste.
Pour d’information et le documentaire sur le Père Lebret
L’exposé sur le père Lebret
L’exposé sur l’association GRAVE du Tchad