Tout au long de ce mois de mai, avec la Vierge Marie, comme Léontine Dolivet, entrons dans la prière universelle du Rosaire, particulièrement avec le Notre Père de chaque dizaine, à toutes les intentions de Marie et de l’Eglise.
La science de la prière, combien je la désire !… La prière par excellence ! La prière que je recueille sur les lèvres mêmes du Sauveur : donnez-moi, ô mon Dieu, l’intelligence du Pater !
Quels trésors renferme cette admirable oraison ! J’aimerai à l’explorer, à méditer les nombreuses leçons qui s’y cachent et à en faire l’application pratique à ma vie quotidienne.
Dans ma vie je ferai 3 parts :
La part de Dieu : « Sanctificetur nomen tuum ». Je vivrai uniquement pour la gloire de Dieu, j’écarterai le terrestre et imprégnerai de céleste toutes mes actions.
La part du prochain : « Adveniat regnum tuum ». Par tous les moyens à ma disposition je travaillerai à l’extension du règne de Dieu sur la terre, je continuerai l’œuvre de mon Jésus, je remplirai avec la grâce le rôle de sauveur et afin que mon action soit plus profonde je disparaîtrai pour me substituer « le Maître ».
Ma part à moi : « Fiat voluntas tua ». Je commencerai mon ciel sur la terre. Je ne vivrai que pour accomplir la volonté divine. J’en ferai ma nourriture, mon pain quotidien.
Notre Père : Oh ! oui, mon Dieu, Vous êtes mon Père ! Jésus l’a dit. Que mon amour pour Vous soit donc un amour d’enfant, le plus tendre, le plus fort des amours. Que ma confiance soit toute filiale, je suis sûre de Vous. Faites que je me souvienne qu’ici-bas je suis dans le lieu de l’exil.
Que votre nom soit sanctifié ! Qu’il soit béni, loué par toutes les créatures. Qu’aucune ne le profane jamais. Que toutes Vous glorifient, Seigneur, et qu’à ce concert de louanges s’unisse la nature entière, les êtres inanimés, privés de raison.
Que votre règne arrive ! Que Vous régniez en moi, ô mon Dieu, d’une manière absolue. Que mon âme tout entière, avec toutes ses facultés, Vous soit parfaitement soumise. Que Vous régniez en ceux qui me sont chers, qu’ils soient à Vous à jamais. Que Vous régniez dans les âmes d’enfants pour les garder dans l’innocence ; dans les âmes d’adolescents pour les ravir à la fange d’ici-bas et les embraser des divines ardeurs ; dans les âmes de l’homme mûr, pour les soumettre à vos lois ; dans les âmes des vieillards pour les garder fidèles jusqu’à la mort, être leur suprême espérance à l’heure dernière.
Que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ! Votre sainte Volonté ! Que je l’aime plus que toutes choses, ô mon Dieu, et que toute ma joie soit de savourer les flots du bon plaisir divin. Que ma volonté soit toujours à l’unisson de la vôtre. Qu’elle s’accomplisse, cette divine volonté, en tous ceux que j’aime. Je ne saurais pour eux rien désirer de meilleur. Qu’elle s’accomplisse en toute âme ici-bas et que par-là la terre devienne une image du Ciel… Si je ne suis pas exaucée dans la plénitude de mes désirs, que du moins, à la ferveur de ma prière, le Ciel réponde en déversant sur la terre des flots d’amour et de miséricorde.}
Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien : Ce qui m’est nécessaire à la vie matérielle, je l’attends de la bonté du Seigneur. Je désire plus ardemment que le pain qui doit nourrir mon corps, le pain eucharistique aliment divin de mon âme et le « Panem nostrum » sera sur mes lèvres une communion spirituelle, communion de désir, la grâce sans laquelle je ne peux rien, toutes les grâces nécessaires à l’œuvre de ma sanctification, la souffrance même, s’il plaît à Dieu.
Pardonnez-nous nos offenses : Leçon d’humilité. Je me rappellerai que j’ai toujours, hélas ! besoin du pardon divin et humblement je le solliciterai. Je déborderai de confiance en la miséricorde divine, forte des paroles mêmes de Notre Seigneur. Celui qui connaît les plus secrètes pensées des cœurs sait combien je veux généreux le pardon que j’accorde à ceux qui m’ont fait de la peine. Il me sera donc bien consolant, bien rassurant de dire : « Pardonnez-moi, comme je pardonne. »
Ne nous laissez pas succomber à la tentation : Je ne demanderai pas d’être délivrée de la tentation. Le Maître la permet pour éprouver la fidélité. Elle est l’épreuve de l’amour. Je ne serai jamais tentée au-dessus de mes forces mais toute remplie du sentiment de mon impuissance absolue, de la corruption de ma nature toujours prête à m’entraîner au mal, avec ardeur j’implorerai le secours divin pour l’heure des combats quotidiens.
Délivrez-nous du mal : Non pas, Seigneur, de la souffrance, de l’épreuve. Je l’accepte volontiers. Vous la proportionnerez à ma faiblesse. Mais du péché, de la plus petite faute volontaire, de tout ce qui m’est un obstacle au triomphe du divin amour, à l’union divine, à une vie d’unité parfaite avec Jésus, à une remise totale et confiante de tout mon être entre ses mains. (1919)
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V.T.R.