C’est moi qui mangerai le plus de chocolat !

Dimanche de Pâques, le carême est fini. Enfin ! Je vais maintenant pouvoir manger du chocolat. Oui, maman, je sais, le Carême ce n’est pas ça, « c’est un temps qui nous est donné pour apprendre à aimer Dieu et les autres ». Et comme dit papa, « c’est un temps de joie puisqu’on se rapproche de Dieu et des autres ». D’accord, c’est bien gentil tout ça, mais chez nous, on ne mange pas de chocolat pendant le Carême...

Je dois vous avouer que j’ai un plan pour manger le plus de chocolats possible. J’ai repéré toutes les cachettes du jardin et je me suis entraîné à la course. Je suis prêt. Mon petit frère Eloi, qui a encore fait tomber ma tour en Kapla, n’aura que ses yeux pour pleurer. C’est moi qui raflerai tout le chocolat. Bien fait pour lui. « On y va ! ». Ah oui, la messe. Fini de rêvasser, le rendez-vous avec Dieu ne se loupe pas. On se retrouve ce soir.

Cette journée fut merveilleuse. Je vous vois venir. Et non, la raison n’est pas le nombre de chocolats que j’ai mangés. Oui, j’en suis moi-même étonné. Bizarre. Allez, je vous raconte la vraie raison de ma joie.

À la messe, le curé nous a parlé du coq comme l’un des symboles de la résurrection. À ne rien y comprendre. Pour moi, le coq, c’est le reniement de Pierre. Il chante pour lui faire comprendre qu’il a trahi Jésus. Trois fois. Et Pierre, bah, il n’a que ses yeux pour pleurer. Bref, le curé a expliqué que le coq chante le lever du jour, c’est-à-dire la résurrection du Christ. Pas bête hein ! le coq chante la résurrection de Jésus, la lumière qui se lève le jour de pâques pour venir éclairer nos ténèbres.

À partir de là, je suis parti dans mes pensées : le pauvre Pierre, ce même coq lui indique peut-être aussi de ne pas pleurer car s’il a trahi Jésus, eh bien Jésus est plus fort que la mort, il va ressusciter. Et du coup, si Pierre accepte cette lumière du Christ ressuscité, il sera pardonné et relevé. Bah oui, Dieu, il nous aime, il nous a sauvé par sa croix, et il veut nous donner sa lumière. La preuve, Jésus a pardonné à Pierre, et en plus, il lui a confié les rênes de son Église. Si ce n’est pas dingue ça !

« Voilà la joie de Pâques », j’ai bondi sur ma chaise. Revenu à moi, j’entendais que la joie de Pâques ça se partage en famille, entre amis, autour d'un bon repas, de la dégustation de chocolats, etc. Car à Pâques, Jésus vient déposer son amour en nos cœurs. Que nous soyons passés par l’église ou non, Jésus vient nous donner sa paix et sa joie. Alors moi j’ai décidé de l’attraper cette joie. Je vous raconte.

En sortant de la messe, je n’avais plus du tout envie de manger tous les chocolats. Au fond, je n’en voulais plus à Eloi pour les Kapla et je voulais partager avec lui la joie de Pâques, et les chocolats. Ne vous inquiétez pas, j’en ai ramassé bien plus que lui, mon entraînement m’ayant bien aidé. Mais ensuite, nous les avons partagés, car c’est ça la joie de Pâques : recevoir la paix et la joie du Christ ressuscité et la partager autour de nous. Oui, par sa mort et sa résurrection, Jésus nous sauve du
péché et de la mort, il nous donne dès aujourd’hui sa paix et sa joie. Et vous, voulez-vous vous aussi la recevoir ?

Hubert Rime