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Le procès de béatification de Léontine Dolivet : où en est-on ?

Ce Lundi 5 février presqu’une centaine de personnes était réunie -Cinéma Le Triskel- pour la présentation de la vie et de la cause de Léontine Dolivet par Marie-Anne Boever, postulatrice, et Père Olivier Gazeau, curé de la paroisse.

Née le 28 décembre 1888, Léontine Dolivet est décédée le 14 Novembre 1974, journée de la commémoration de tous les saints de l’Ordre du Carmel. Le souvenir de cette femme très discrète est toujours prégnant dans la commune et la paroisse de Betton. Lors de ses obsèques, le prédicateur affirmait : « Son témoignage sera quelque chose qui restera gravé pour les générations futures. ».

Suite à sa visite pastorale dans le diocèse, Mgr d’Ornellas a rencontré les personnes qui ont connu Léontine ainsi que sa famille. Il a été très touché de la capacité des uns et des autres à parler d’elle et du témoignage qu’elle a laissé. L’ouverture du procès a été acceptée en novembre 2016, par la Conférence des évêques de France, et concrétisée le 4 février 2017. Dans un premier temps, c’est la réputation de la personne qui en fait une sainte.

Pourquoi un procès de béatification ?

Devenir saint, ce n’est pas une exclusivité pour les meilleurs.

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5. 48)

La sainteté est pour chacun dans l’ordinaire de sa vie, tout baptisé est appelé à la sainteté., « Vivre la volonté de Dieu sur la terre », « L’imitation de Jésus et de la Vierge », « La charité envers Dieu et du prochain », « Son désir de vivre dans l’esprit du Carmel », c’est ce que l’on retrouve dans les écrits de Léontine.

En janvier 2001, dans sa lettre apostolique, Jean Paul II présente la sainteté comme une « urgence pour la Pastorale chrétienne de la paroisse ». Les saints contribuent à rendre plus crédible et plus attractive le chemin de Foi. La vie de l’Eglise a besoin des saints de tous les jours, les saints engendrent des saints.

Le procès de béatification se fait sous l’autorité de l’évêque du diocèse et permet de vérifier l’authenticité de la sainteté, à travers les évènements révélés dans sa vie auprès de son entourage.

« Je veux passer mon temps à faire du bien sur la terre… pour la Gloire de Dieu ».

Léontine a le souci de manifester « la présence de Dieu en elle,… la Gloire de Dieu en elle ». Ses carnets de retraite, elle en faisait un chaque année, sont les témoins de ce qu’elle vivait dans le quotidien de sa vie.

Le procès de béatification suit la même forme qu’un procès civil. Tous les actes de procès sont notifiés, différentes commissions interviennent (historiens, théologiens, notaires, etc.) avant d’être compilés et envoyés à Rome puis être à nouveau étudié par des commissions spécialisées. Le contexte de la vie de la personne est pris en compte (histoire, famille, vie de l’Eglise, etc.)

Après tout ce travail, le postulant peut être reconnu "Vénérable". Puis "Bienheureux", vénéré essentiellement dans le diocèse, pour cela un miracle bien identifié est obligatoire. Puis "Saint", vénéré dans le monde entier, un deuxième miracle également bien identifié doit avoir eu lieu.

Pour Léontine Dolivet, une quarantaine de témoignages a été auditionnée par une commission spécialisée *. Beaucoup de documents venus des familles (photos, lettres, documents personnels, vie de la communauté paroissiale et presse de l’époque, etc.) ont été recensés, ils seront ensuite mis sous scellés.

Léontine

Un livre, «  Léontine Dolivet : une figure de Betton  » écrit par Père Francis Orhant relate les grandes lignes de la vie de Léontine Dolivet. Née Place de l’église à Betton, le 28 décembre 1888, Léontine est baptisée le lendemain dans une famille très pratiquante, qui venait de perdre l’année précédente une première fille.

Elle a toujours été choyée par ses parents, qu’elle vouvoyait. Elle habitait dans le commerce familial proche de l’église. Elle a été scolarisée, chez les religieuses de l’Immaculée de Saint Méen, jusqu’au brevet élémentaire qu’elle obtient en 1903 ; un sésame pour enseigner, mais elle ne fera que des remplacements. Alors qu’elle n’a que 16 ans, la loi Emile Combes exige la fermeture de toutes les écoles tenues par des religieux. C’est alors que Léontine catéchise quelques garçons de l’école public. Et très vite, elle met en place un comité de laïcs chrétiens pour compenser le manque de religieux ; l’Oeuvre des catéchistes de Betton est née.

Léontine avait une grande ouverture d’esprit, très cultivée elle aimait voyager. Durant sa vie, elle s’est rendue sur trois lieux de pèlerinage, Lourdes, Rome et La Salette. Beaucoup de correspondances attestent de son goût pour les voyages, de ses divers déplacements et séjours.

A 15 ans, elle reçoit l’« appel » de Dieu, c’est ce qu’elle note dans son premier carnet de retraite. Elle connaissait Thérèse de Lisieux, qui n’était pas encore canonisée. Elle exprime à son père cet « appel » à rentrer au Carmel, il lui demande d’attendre sa majorité. C’est pendant ces années, qu’elle envisage de vivre une vie religieuse dans le monde, vie consacrée à la catéchèse. Elle se veut « chrétienne et apôtre », vivre selon une règle inspirée du Carmel. Chaque année, elle renouvelle ses voeux : chasteté, obéissance et pauvreté. Etre contemplative dans le monde, cela n’existait pas à son époque.

Sa mère a enseigné le catéchisme avec elle pendant 15 ans, elle s’est entourée de plusieurs femmes qui ont participé à son Oeuvre des catéchistes, étendue plus tard à l’ensemble du diocèse de Rennes.

En 1957, elle obtient la médaille de reconnaissance du diocèse pour ses 50 ans de catéchisme. Le Cardinal Roch ne se contente pas de cette reconnaissance et lui octroie l’année suivante la médaille « bene merenti » de Rome, la médaille du mérite.

En 1968-69, alors âgée de 80 ans, elle continue le catéchisme auprès des plus petits dans sa cuisine, laissant les plus grands entre les mains des jeunes prêtres de la paroisse qui prendront le relais auprès des catéchistes ; ces enfants se retrouveront comme à l’accoutumée dans la grande salle chez Léontine.

Elle fût une confidente et un soutien pour beaucoup de paroissiens. Au printemps 1974, on apprenait son hospitalisation pour une fracture du fémur. De nombreux bettonnais la voyant plus rarement, demandaient régulèrement de ses nouvelles.

Au seuil de sa vie, les devises qui l’avaient accompagnée au fil des années prenaient tout leur sens.

« Abandon et intimité avec le Seigneur ! », « Ma mort doit être mon plus bel acte d’amour ! », « Comme le Bon Dieu voudra ! »

Chacun de ses carnets fait écho d’une vie pleine de la grâce de Dieu, vie qu’elle avait le souci de transmettre aux autres, d’une vie simple avec des moments de découragement qu’elle confiait dans sa prière.

« Si c’est moi qui sème, c’est le bon Dieu qui fait le travail » , « Il faut que Jésus vive en moi pour que je puisse le redonner !... », « Je suis une chrétienne et une apôtre  »

La prière était une constante de sa Foi qu’elle vivait avec humilité, respectant les vœux qu’elle renouvelait chaque année. Elle voulait « être l’ostensoir » de celui qu’elle voulait faire connaître. Reconnaissant que «  l’âme de l’enfant était bonne », elle veillait sur ses « garçons ». Elle les accueillait quelque soit leur état de disponibilité, persuadée que « le meilleur livre de l’enfant est le cœur de l’éducateur » et que « le coeur de l’enfant doit déborder de l’Amour que le Maître y a déposé ».

L’apostolat de Léontine est celui de l’exemple nourri par la puissance de la Prière et de l’Eucharistie.

« Je veux faire entrer Jésus dans mon âme qu’il n’en sorte jamais. », « Faire rencontrer l’amour de Dieu ».

Elle invitait les enfants à faire des actes d’amour et leur disait :

«  Apprenez à votre maman à faire des actes d’amour. »

Sa nourriture était la méditation de la parole de Dieu, la vie de Marie et des écritures saintes.

Sa prière était pour ceux qui allaient mourir (elle avait vécu deux guerres), pour les vocations (plusieurs de ses élèves sont devenus prêtres), et aussi pour la transmission de la Foi chrétienne.


Léontine n’est-elle pas aujourd’hui l’apôtre qui peut nous montrer le chemin ? Prions-la pour qu’elle nous donne la même Foi en Dieu avec le même souci de transmission de la tradition chrétienne

* La commision recherche des exemplaires de l’« Echo paroissial » de l’année 1948.

M-J H et V.T-R.

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