
La nouvelle année commence le 27 novembre ! Non, ce n’est pas une blague ! Si l’équipe du Petit Écho de Betton me sollicite pour cet édito, c’est que, pour les chrétiens, c’est le début d’une nouvelle année liturgique qui s’ouvre avec le premier dimanche de l’Avent. Nous prenons la route vers Noël.
Le mot Avent traduit le latin adventus qui signifie avènement, venue. En ce temps de l’Avent, le Seigneur vient vers nous, et nous célébrons et attendons sa venue.
Ainsi le temps de l’Avent est-il un temps fondamental qui rejaillit sur toutes les autres périodes de l’année. Il est un temps où nous réentendons les promesses, où nous réapprenons à les recevoir pour vraies, un temps où nous recommençons à croire de manière existentielle. L’Avent – avènement du Seigneur – est aussi une marche en avant : un chemin à la rencontre du Seigneur qui vient.
Il s’agit de quitter nos regards blasés, nos comportements stéréotypés, notre fatalisme spontané, nos gestes étriqués de partage, nos dialogues convenus…
L’Avent devrait élargir nos horizons, bref, nourrir notre espérance d’un futur pour l’humanité : il y a quelque chose à attendre, des moissons qui mûrissent, un banquet qui s’annonce, une Cité qui se bâtit, capable d’accueillir la multitude innombrable, car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.
Pas étonnant que l’Avent soit aussi un temps de plus grande solidarité, notamment avec les personnes en situation de précarité de nos pays collectivement riches, ceux qui n’ont pas su gérer leurs biens ou leur santé ou les mouvements de leur cœur. Une misère arrive rarement seule, une pauvreté en entraîne souvent une autre !
L’Avent, c’est tout cela. Une espérance qui vient d’ailleurs et que chacun est appelé à laisser entrer chez lui, en prenant le risque d’être dérangé. Une espérance destinée à se propager de toutes sortes de manières : dans la célébration où notre confiance en Dieu peut reprendre vigueur, où nous recevons la consolation ; dans la recherche évangélique, avec d’autres chrétiens ; dans les gestes de solidarité et de partage au sein de la communauté chrétienne et au-delà. Un Avent sans frontière : où le non-chrétien a aussi sa place et trouve la trace de Celui que peut-être il devine et nomme à sa manière. Avent au cœur de la ville, avent dans l’isolement d’une campagne endormie, avent studieux dans les bilans de fin d’année, avent, pourquoi pas dans le recueillement d’une journée dans une abbaye, avent de prière dans le secret d’une chambre…
Voilà le temps qui nous est donné pour nous réveiller et nous mettre en route. Il n’y a pas de temps à perdre pour espérer.
Bon chemin vers Noël à tous ! Henri Chesnel
Curé de la paroisse saint Jean-Paul II